Deux mots sur le Chœur de l’Opéra de Monte-Carlo…
Nous avons un chœur saisonnier de 40 chanteurs, principalement originaires d’Italie. En fonction des exigences du répertoire et du lieu où se déroule la représentation, je fais monter ce nombre à 80-90. Je suis chef de chœur à l’Opéra de Monte-Carlo depuis quinze ans, et j’ai essayé d’instaurer une certaine continuité en ce qui concerne le son de notre chœur.
Souvent, le travail d’un chœur d’opéra couvre également une partie du répertoire symphonique et sacré.
Les concerts de chœur et les concerts où le chœur fait partie de la distribution sont absolument fondamentaux pour notre art ! Nous avons la chance de pouvoir participer de temps en temps aux saisons symphoniques de l’Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo et, au fil des ans, nous avons pu chanter un répertoire rare et intéressant.
C’est merveilleux que ce type de concerts soit désormais intégré à la saison de l’Opéra de Monte-Carlo et que le chœur puisse montrer au public de l’Opéra sa propre identité.
Quelles sont les différences entre chanter dans un opéra et dans un concert ?
Tout d’abord, c’est incroyablement enrichissant de chanter les deux ! Les plus grandes différences sont qu’à l’opéra, la musique doit être mémorisée et que le chœur joue également, c’est-à-dire qu’il se déplace constamment, ce qui a un grand impact sur le son et la précision. Lors de la préparation d’un concert, nous travaillons intensément sur les détails musicaux parce que le chœur sera dans une position fixe sur scène, et je pourrai placer mes chanteurs de manière à ce que le chœur sonne de façon homogène. Nous ajustons l’équilibre, recherchons la régularité du son et la douceur de l’émission : le travail de concert renforce la souplesse musicale et la malléabilité des choristes.
Parlez-nous un peu du Stabat Mater de Rossini ?
J’adore cette œuvre et je suis ravi de l’aborder pour la première fois ! Rossini y fait preuve d’une grande sensibilité et d’une grande spiritualité, et ce qui peut surprendre les auditeurs, c’est le fait qu’il n’ait pas utilisé de musique provenant de compositions antérieures… J’ai l’impression que Rossini ne s’est pas soucié des règles prescrites concernant le sacré, cependant. Il semble qu’il ait simplement laissé le texte l’inspirer au fur et à mesure, section par section. C’est pourquoi il y a tant de variété stylistique dans cette messe.