Giordano Andrea Chénier
mardi 21 février 2023 - 20 h (Gala)
jeudi 23 février 2023 - 20 h
samedi 25 février 2023 - 20 h
Drame historique en 4 tableaux
Musique d’Umberto Giordano (1867-1948)
Livret de Luigi Illica
Création : Milan, Teatro alla Scala, le 28 mars 1896
Nouvelle production, en coproduction avec le Teatro Comunale de Bologne
Ne serait-ce pas un opéra écrit par un compositeur italien –Umberto Giordano–, sur un texte d’un librettiste lui aussi italien –le célèbre Luigi Illica– et créé sur la scène de la Scala de Milan qui décrirait le plus viscéralement la violence et les excès de la Révolution française?
Fleuron de la Giovane Scuola, Andrea Chénier est bien plus qu’une série d’airs et duos mémorables offerts à ses trois principaux solistes. C’est aussi une œuvre chorale dont les multiples personnages sont croqués d’un trait vif et avec une justesse remarquable. Ainsi se superpose, au récit poignant de l’amour qu’éprouve jusqu’à la mort la jeune Madeleine de Coigny pour le poète André Chénier, une habile description du basculement de l’Ancien Monde vers des temps incertains, mais aussi des pulsions destructrices qui habitent l’être humain dès que les normes sociales de son environnement tendent à disparaître.
Mise en scène par Pier Francesco Maestrini, cette nouvelle production verra les débuts in loco du très attendu Jonas Kaufmann aux côtés de Maria Agresta dans le rôle de Madeleine de Coigny.
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE MONTE-CARLO

Jonas Kaufmann
Que représentent pour vous Monte-Carlo et son légendaire Opéra ?
Jusqu’à présent, j’ai chanté à Monte-Carlo au Grimaldi Forum et au Casino, mais pas encore sur la scène de la salle Garnier. Je suis d’autant plus impatient de me produire prochainement dans cette version miniature du Palais Garnier.
Le célèbre directeur de l’Opéra de Monte-Carlo Raoul Gunsbourg, qui a dirigé la maison pendant soixante ans, raconte qu’il rencontra un jour à Milan un ténor affamé qui le supplia de lui offrir du travail. Pris de pitié, il l’engagea, ce qui marqua le début de l’une des plus grandes carrières : celle d’Enrico Caruso. Même s’il s’agit probablement d’une légende, est-il important pour une carrière à l’opéra de rencontrer la bonne personne au bon endroit ?
Je pense que c’est absolument crucial Je pense à ma première rencontre avec Alexander Pereira, qui m’a immédiatement fait venir à Zurich. Ou encore à une audition à la Staatsoper de Munich : les auditeurs munichois ont refusé avec élégance, mais le directeur de casting du Lyric Opera de Chicago, qui était présent à l’audition, m’a engagé. C’est ainsi que j’ai pu faire mes débuts aux États-Unis. J’ai du mal à imaginer qu’une carrière internationale puisse démarrer sans de telles rencontres.
En parlant d’Andrea Chénier, que représente pour vous cet opéra, quels sont les défis qu’il offre en termes de contenu, de vocalité et de jeu scénique ?
Je pense que jouer un personnage historique est fantastique, parce que vous avez accès à de nombreuses informations de fond que vous pouvez incorporer à votre interprétation. De plus, le rôle d’Andrea Chénier est très gratifiant musicalement et vocalement, c’est à mes yeux un chef d’oeuvre absolu. Et c’est un opéra grâce auquel de nombreux grands ténors du passé sont devenus immortels, notamment Franco Corelli. À cet égard, c’est toujours un honneur particulier pour moi que de pouvoir chanter cet « opéra de ténor ».
Comment et quand avez-vous rencontré Cecilia Bartoli ?
J’ai rencontré Cecilia à Zurich, lors de notre production commune de l’opéra Nina de Paisiello, il y a très longtemps. Mais nous ne nous sommes jamais perdus de vue depuis lors.
Des chanteurs deviennent assez régulièrement directeurs de maisons d’opéra. Pourriez-vous vous imaginer vous aussi dans ce rôle ?
J’ai reçu plusieurs propositions sérieuses dans ce sens mais, pour le moment, je me sens trop chanteur et interprète pour pouvoir me concentrer sur une telle tâche. Je serais toutefois heureux qu’il y ait davantage de directeurs artistiques ayant une expérience des métiers de la scène.