Rolando Villazón
Œuvres de Du Puy, Haendel, Mozart, Haydn, Massenet, Verdi, Offenbach, Bizet, Moreno Torroba, Puccini et Gastaldon.
Rares sont les artistes aux talents aussi multiples que Rolando Villazón. Chanteur adulé, metteur en scène à l’inventivité remarquable, pédagogue généreux, animateur radio suivi et même romancier, il a su conquérir tous les cœurs. Né à Mexico, il y étudie la musique et le chant avant de rencontrer la célébrité dans les années quatre-vingt-dix. Il est primé lors du concours Operalia de Plácido Domingo et effectue des débuts triomphaux sur les plus grandes scènes. Sa popularité s’accroît grâce à la large diffusion de ses CD et DVD et il devient un des chanteurs les plus en vue de son époque. Depuis quelques années, il enrichit son univers artistique avec la réalisation de mises en scène remarquées pour leur inventivité débridée. Les spectateurs de l’Opéra de Monte-Carlo ont pu récemment apprécier son travail lors des représentations survoltées d’Il barbiere di Siviglia au mois d’avril dernier. C’est sur scène que Rolando Villazón se présentera cette fois-ci au public monégasque lors d’un concert lyrique au répertoire varié. Il sera accompagné par le Swiss Orchestra, phalange créée il y a peu et dont la mission première est de mettre en lumière la musique symphonique helvétique. Dirigé par sa directrice musicale, Lena-Lisa Wüstendörfer, il sera un partenaire attentif du ténor mexicain.
PREMIÈRE PARTIE
Édouard Du Puy (1770-1822)
Ouverture Ungdom og Galskap [Jeunesse et Folie] - orchestre
Georg Friedrich Haendel (1685-1759)
«Ciel e terra armi di sdegno» air de Bajazet Tamerlano (HWV 18)
Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791)
«Va, dal furor portata» air de concert pour ténor et orchestre (KV 21)
I. Allegro con brio Symphonie no25 en sol mineur (KV 183) - orchestre
Josef Haydn (1732-1809)
«Dov’è quell’alma audace…In un mar» air d’Orphée L’anima del filosofo (Hob. XXVIII:13)
Jules Massenet (1842-1912)
Méditation Thaïs - orchestre (Sherniyaz Mussakhan - solo)
Giuseppe Verdi (1813-1901)
L’esule Huit romances pour ténor et orchestre (arr. Luciano Berio - 1991)
SECONDE PARTIE
Jacques Offenbach (1819-1880)
«Va pour Kleinzach ! … Il était une fois à la cour d’Eisenach» air d’Hoffmann Les Contes d’Hoffmann
Georges Bizet (1838-1875)
II. Aragonaise Carmen – Suites de concert (suite no 1) - orchestre
Federico Moreno Torroba (1891-1982)
«Amor, vida de mi vida» romance de Rafael Maravilla
Georges Bizet (1838-1875)
Prélude de l’acte III Carmen - orchestre
Giacomo Puccini (1858-1924)
«Ad una morta» (SC41)
Stanislao Gastaldon (1861-1939)
«Musica proibita» (op. 5)
Direction musicale
LENA-LISA WÜSTENDÖRDER
Ténor
Rolando Villazón
SWISS ORCHESTRA
Premiers violons
Sherniyaz Mussakhan (solo)
Jana Ozolina
Simone Strohmeier
Isabelle Briner
Matthew Francis Robert Chambers
Ivan Zerpa
Aleksandra Ola Sendecki
David Sypniewski
Seconds violons
Eurydice Vernay
Aleksandra Andris
Mira Spengler
Anik Stucki
Virginie Raemy
Francesco Venudo
Baptiste Van de Wiele
Altos
Ladislau Cristian Andris
Dario Giuliano
Rodolfo Mijares Cotiz
Pau Planell Molist
Elia Portabales Rodriguez
Giulia Verlinghieri
Violoncelles
Daniela Roos-Hunziker
Alina Müller
Gunta Abele
Contrebasses
Marko Hristoskov
Shkodran Osmanaj
Shuko Sugama
Flûtes
Frederic Sánchez Muñóz
Anne-Lise Teruel
Hautbois
Kelsey Maiorano
Cosimo Conti
Clarinettes
Orfeas Hiratos
Nils Kohler
Bassons
Daniel Casal Mota
José Javier Romero del Rio
Cors
Alejandro Cela Camba
Miks Bankevics
Trompettes
Floris Onstwedder
Valentin François
Percussions
Mihaela Hogendoorn
Nezka Prosenjak
Harpe
Alice Belugou

Rolando Villazón
Quelques mots sur l’Opéra de Monte-Carlo…
C’est un théâtre particulier et magnifique, et il est agréable d’y chanter. De plus, il y a une inhabituelle intimité entre le public et les interprètes en raison de sa taille. On peut ainsi préserver un lien étroit entre mise en scène et musique. Et il est vrai que c’est un peu surréaliste d’entrer dans un grand casino et de tomber sur ce petit bijou de théâtre…
Quelles sont les différences entre vos deux professions, metteur en scène et chanteur ?
En tant que metteur en scène, vous devez créer un univers précis, d’abord dans votre imagination, puis le faire fonctionner du point de vue des individualités. En tant que chanteur, je suis conscient de mes besoins et de ceux de mon personnage, mais en tant que metteur en scène, je dois également comprendre les exigences de mon univers dans sa totalité.
Qu’allez-vous nous chanter lors de votre récital à Monte-Carlo ?
Je vous propose un voyage dans le répertoire pour ténor lyrique, du baroque jusqu’au début du XXe siècle. La première partie du concert contient des pièces de Haendel, Mozart, Haydn et Verdi, qui permettent de comprendre comment la forme et le style se sont développés progressivement tout en restant perceptibles dans la musique d’époques aussi différentes. En seconde partie, nous explorons les liens entre les univers français et espagnols, Offenbach servant de pivot entre le répertoire romantique et le répertoire plus « léger ». L’une de mes chansons préférées de Tosti clôt la soirée.
Votre répertoire s’étend du XVIIe siècle jusqu’à Wagner. Y a-t-il un domaine que vous aimeriez encore aborder ?
Je ne raisonne pas ainsi. Ce dont j’ai besoin, c’est d’un personnage ou d’une pièce qui éveille mon enthousiasme. Il est vrai que j’aimerais m’atteler à davantage d’œuvres néoclassiques ou contemporaines, par exemple. Mais en ce moment, je suis aussi totalement amoureux de la musique de la Renaissance ! Je suis content de ce que j’ai fait et de ce que l’on me propose de faire à l’avenir.
Préférez-vous l’une ou l’autre de vos nombreuses professions – chanteur, metteur en scène, romancier, présentateur de télévision… ?
En fait, ce que j’aime le plus, c’est d’endosser différents rôles et de bien remplir les fonctions qu’ils requièrent. C’est toujours enrichissant et cela vous comble l’esprit. Et plus on fait de choses, plus on se sent expérimenté et sûr de soi, dans des contextes nouveaux. En fin de compte, nous jouons constamment des rôles différents : au travail, à la maison, avec nos enfants ou en public. Changer de rôle en permanence, c’est tout simplement vivre.