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Opéra
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mardi 31 décembre
18 H (Opéra & Dîner)
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mardi 31 décembre
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jeudi 27 mars
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Opéra
Image de la banniere en mobile
Donizetti La Fille du
régiment
24, 26, 28 & 30 Mars 2024 Opéra
Direction musicale Ion Marin
Mise en scène Jean-Louis Grinda

Donizetti La Fille du régiment

Opéra
dimanche 24 mars 2024 - 15 h
mardi 26 mars 2024 - 20 h (Gala)
jeudi 28 mars 2024 - 20 h
samedi 30 mars 2024 - 20 h
Opéra de Monte-Carlo

Opéra-comique en deux actes
Musique de Gaetano Donizetti (1797-1848)
Livret intégral de Jules Henry Vernoy de Saint-Georges et Jean-François Bayard 
Création : Opéra-Comique, Paris, 11 février 1840 

Nouvelle production

Comme Bellini et Rossini avant lui, Gaetano Donizetti, une fois sa place établie dans la Péninsule, portera son attention sur Paris et son irrésistible prestige. Il y créera d’abord La Fille du régiment, ouvrage populaire en son temps malgré une critique mitigée. L’adaptation pour les théâtres italiens avait occasionné quelques modifications, au-delà de la traduction du texte. La figlia del regimento connaîtra sous cette forme un succès certain, nourri par le désir de sopranos légers de briller dans un rôle divertissant et à l’écriture vocale spectaculaire. Malheureusement, le rôle de Tonio, victime de coupures, y avait perdu de son éclat. 

Au milieu des années soixante, la partition originale, rétablissant les airs de Tonio, est présentée au Covent Garden de Londres. C’est en les interprétant que le jeune Luciano Pavarotti se fera une place au firmament de l’art lyrique. Depuis, La Fille a retrouvé son équilibre et il lui faut non seulement un soprano de premier ordre, mais aussi un partenaire aussi fin belcantiste qu’elle. Ainsi, la jeune Regula Mühlemann partagera la scène avec Javier Camarena. Bissera-t-il son fameux air aux 9 contre-ut pour le public monégasque comme il l’a déjà fait sur les plus grandes scènes mondiales ? Venez découvrir la nouvelle production signée Jean-Louis Grinda et vous obtiendrez la réponse !

Vidéo

1 ©OMC - Cassette Vidéo
Maîtres d'œuvre
Direction musicale | Ion Marin
Mise en scène | Jean-Louis Grinda
Décors | Rudy Sabounghi
Costumes | Jorge Jara
Lumières | Laurent Castaingt
Vidéos | Gabriel Grinda
Chef de chœur | Stefano Visconti
Assistante à la mise en scène | Vanessa d'Ayral de Sérignac
Assistant aux décors | Julien Soulier
Assistant aux costumes | Uta Baatz
Chef de chant | David Zobel
Distribution
La Marquise de Berkenfield | Marie Gautrot
Marie | Regula Mühlemann
Sulpice | Jean-François Lapointe
Tonio | Javier Camarena (24, 26, 28 mars)
Tonio | Julien Dran (30 mars)
Hortensius | Rodolphe Briand
La Duchesse de Crakentorp | Jean-François Vinciguerra
Un Notaire | Benoît Gunalons
Un Caporal | Paolo Marchini
Un Paysan | Nicolo La Farciola
CHŒUR DE L’OPÉRA DE MONTE-CARLO

ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE MONTE-CARLO
Biographies des artistes
Equipes artistiques et techniques

MAÎTRES D’ŒUVRE

Direction musicale
Ion Marin

Mise en scène
Jean-Louis Grinda

Assistante à la mise en scène
Vanessa d’Ayral de Sérignac

Décors 
Rudy Sabounghi

Assistant aux décors
Julien Soulier

Costumes
Jorge Jara

Assistant aux costumes
Uta Baatz

Lumières
Laurent Castaingt

Vidéos
Gabriel Grinda

Chef de chant
David Zobel

Chef de chœur 
Stefano Visconti

SOLISTES

La Marquise de Berkenfield
Marie Gautrot

Marie
Regula Mühlemann

Sulpice
Jean-François Lapointe

Tonio
Javier Camarena

Hortensius
Rodolphe Briand

La Duchesse de Crakentorp
Jean-François Vinciguerra

Un notaire
Benoît Gunalons

Un caporal
Paolo Marchini

Un paysan
Nicolo La Farciola

FIGURATION
Dailton Brandoa
Franck Dubois
Barbara Franch
Mathilde Grinda
Alain Louis-Jacquet
Emma Terno
Julia Zolynski

CHŒUR DE L’OPÉRA DE MONTE-CARLO

Chef de chœur
Stefano Visconti

Consultant pour l’organisation musicale & assistant chef de chœur
Aurelio Scotto

Régisseuse du chœur & bibliothécaire
Colette Audat

Sopranos I
Galia BAKALOV
Antonella CESARIO
Chiara IAIA
Giovanna MINNITI
Felicity MURPHY
Ronja Weyhenmeyer

Sopranos II
Rossella ANTONACCI
Valérie MARRET
Letizia PIANIGIANI
Laura Maria ROMO CONTRERAS
VITTORIA GIACOBAZZI

Mezzo-sopranos
Teresa BRAMWELL-DAVIES
Géraldine MELAC
Suma MELLANO
Federica SPATOLA

Altos
ORNELLA CORVI
Maria-Elisabetta DE GIORGI
Catia PIZZI
Paola SCALTRITI
Rosa TORTORA

Ténors I
Walter BARBARIA
Lorenzo CALTAGIRONE
Domenico CAPPUCCIO
Vincenzo DI NOCERA
Thierry DIMEO
Nicolo LA FARCIOLA

Ténors II
Gianni COSSU
Pasquale FERRARO
Fabio MARZI
Adolfo SCOTTO DI LUZIO
Salvatore TAIELLO

Barytons
Jean-François Baron*
Fabio BONAVITA
Vincenzo CRISTOFOLI
Daniele DEL BUE
Thomas EPSTEIN*
Hugues GEORGES*
Pascal TERREIN*
Luca VIANELLO

Basses
Andrea ALBERTOLLI
Przemyslaw BARANEK
Paolo MARCHINI
Edgardo RINALDI
Matthew THISTLETON

*choristes supplémentaires pour les représentations de La Fille du régiment

ORCHESTRE PHILHARMONIQUE DE MONTE-CARLO

Directeur artistique et musical
KAZUKI YAMADA

Premiers violons
David Lefèvre
Liza Kerob
Sibylle Duchesne
Ilyoung Chae
Diana Mykhalevych
Gabriel Milito
Mitchell Huang
Thierry Bautz
Zhang Zhang
Isabelle Josso
Morgan Bodinaud
Milena Legourska
Jae-Eun Lee
Adela Urcan
Anne-Cécile lecaille
mathieu joubert
marc zorgniotti
juliette roeland

Seconds violons
Peter Szüts
Nicolas Delclaud
Camille Ameriguian-Musco
Frédéric Gheorghiu
Nicolas Slusznis
Alexandre Guerchovitch
Gian Battista Ermacora
Laetitia Abraham
Katalin Szüts-Lukacs
Eric Thoreux
Raluca Hood-Marinescu
Andriy Ostapchuk
Sofija Radic
Hubert Touzery
anastasia laurent

Altos
François Méreaux
Federico Andres Hood
François Duchesne
Charles Lockie
Richard Chauvel
Mireille Wojciechowski
Sofia Timofeeva
Tristan Dely
Raphaël Chazal
Ying Xiong
Thomas Bouzy
Ruggero Mastrolorenzi

Violoncelles
Thierry Amadi
Delphine Perrone
Alexandre Fougeroux
justine perÉ
Florence Riquet
Bruno Posadas
Thomas Ducloy
Patrick Bautz
Florence Leblond
Thibault Leroy
Caroline Roeland

Contrebasses
Matthias Bensmana
Tarik Bahous
camille laurent
Mariana Vouytcheva
Jenny Boulanger
Sylvain Rastoul
Eric Chapelle
Dorian Marcel

Flûtes
ANNE MAUGUE 
RAPHAËLLE TRUCHOT BARRAYA
DELPHINE HUEBER

Piccolo
MALCY GOUGET

Hautbois
MATTHIEU BLOCH
MATTHIEU PETITJEAN 
MARTIN LEFÈVRE

Cor anglais
Mathilde Rampelberg

Clarinettes
MARIE-B. BARRIÈRE-BILOTE 
vÉronique audard

Petite clarinette
DIANA SAMPAIO

Bassons
FRANCK LAVOGEZ 
ARTHUR MENRATH 
MICHEL MUGOT

Contrebasson 
FRÉDÉRIC CHASLINE

Cors
PATRICK PEIGNIER 
ANDREA CESARI 
DIDIER FAVRE 
BERTRAND RAQUET 
LAURENT BETH 
DAVID PAUVERT

Trompettes 
MATTHIAS PERSSON 
GÉRALD ROLLAND 
SAMUEL TUPIN 
RÉMY LABARTHE

Trombones
JEAN-YVES MONIER 
GILLES GONNEAU 
LUDOVIC MILHIET

Tuba
FLORIAN WIELGOSIK

Timbales & Percussions 
Julien Bourgeois
Mathieu Draux
Antoine Lardeau
Noé Ferro

Harpe
SOPHIA STECKELER

PERSONNEL DE SCENE

Directeur de scène
Xavier Laforge

Régisseur général
Elisabetta Acella

Régisseur de scène
Karine Ohanyan

Régisseur lumières
Enza D’Auria

Régisseur sur-titrage
Sarah Caussé

TECHNIQUE

Directeur technique
Carlos Proenza

Responsable du bureau d’études
Nicola Schmid

Chef machiniste
Carlos Grenier
Olivier Kinoo

Sous-chefs machinistes
Yann Moreau
Franck Satizelle

Peintre décorateur
Gérard Périchon

Pupitreur machinerie
Frédéric Laugier

Techniciens de plateau
Laurent BARCELO
Heathcliff BONNET
Mathias CATALDI
Morgan DUBOUIL
Jean-François FARAUT
Jean-Philippe FARAUT
Hassan FAREH
Schama IMBERT
David M'BAPPÉ
Khalid NEGRAOUI

Chef électricien
Benoît Vigan

Chef électricien adjoint
GAEL LE MAUX

Techniciens lumière
Guillaume BREMOND
Grégory CAMPANELLA
Ludovic DRUIT
Marine GENNA
Krystel OKWELANI BUNGU MASWA NTOT
Laurent RENAUX

Pupitreurs
Dylan Castori
Grégory Masse

Responsable audio/vidéo
Benjamin Grunler

Techniciens vidéo
Felipe MANRIQUE
Aron Malek

Chef accessoiriste
Audrey Moravec

Accessoiristes
Roland BIREN
Franck ESCOBAR
Nicolas LEROY
Charline TORRES

Chef costumière-habilleuse
Eliane Mezzanotte

Chef costumière-habilleuse adjointe
Emilie Bouneau

Sous-chef costumière-habilleuse adjointe
Véronique TETU

Habilleurs
Christian CALVIERA
Nadine CIMBOLINI
Sandrine DUBOIS
Lili FORTIN
Edwige GALLI
Julie JACQUET
Magali LEPORTIER
Karinne MARTIN
Florence RINALDINO
Lauriane SENET

Chef perruquière-maquilleuse
Déborah Nelson

Chef perruquière-maquilleuse adjointe
Alicia Bovis

Perruquiers
Jean-Pierre GALLINA
Agnès LOZANO
Corinne PAULÉ
Marilyn RIEUL

Maquilleurs
Sophie KILIAN
Francine RICHARD
Patricia ROCHWERG

Billetterie

Responsable billetterie
Virginie Hautot

Responsable adjointe billetterie
Jenna Brethenoux

Service billetterie
Ambre Gaillard
Dima Khabout
Assmaa Moussalli

Argument

Acte I

La guerre fait rage au Tyrol et les villageois expriment leur peur (n° 1, introduction «L’ennemi s’avance / Sainte Madone»). Passant par le village, la Marquise est si effrayée que son fidèle intendant, Hortensius, doit lui administrer des sels (couplets «Pour une femme de mon nom»). L’armée française s’éloigne, au soulagement de tous (chœur «Allons, plus d’alarmes !»). La Marquise se réfugie auprès de paysans et envoie Hortensius aux nouvelles auprès du XXIe régiment. Hortensius s’y rend non sans crainte et s’y entretient avec le vieux sergent Sulpice, qui lui assure que ses troupes rétabliront l’ordre. Sulpice est rejoint par Marie, la vivandière (n° 2, duo «La voilà ! La voilà / Au bruit de la guerre»). Les origines de la jeune fille sont inconnues : elle a été trouvée dans un berceau avec pour seul indice une lettre d’un certain capitaine Robert la recommandant à une marquise de Berkenfield. Le régiment l’a dès lors adoptée comme sa fille. On apprend également dans la conversation que Marie s’est éprise d’un jeune Tyrolien, qui lui a sauvé la vie alors qu’elle était tombée dans un précipice.

Les militaires entrent justement avec un étranger qui rôdait autour du camp et qu’ils veulent mettre à mort pour espionnage. Marie reconnaît immédiatement son sauveur, Tonio, et intercède en sa faveur auprès de ses «pères». Tonio désire à présent combattre à leurs côtés pour la France – ce qui lui permettra d’être auprès de Marie (n° 3, chœur «Allons, allons, marche à l’instant ! / Pauvre enfant, quelle ivresse»). Dans sa joie, Marie entonne le Chant du régiment (couplets «Chacun le sait, chacun le dit»). Elle explique à Tonio, incrédule, qu’elle est la fille adoptive de tout le régiment. Les soldats sortent, appelés par le devoir (chœur «Dès que l’appel sonne»). Tonio déclare alors sa flamme à Marie, qui y répond volontiers (n° 4, duo «Quoi, vous m’aimiez ? / Depuis l’instant où dans mes bras»). L’entrée de Sulpice refroidit l’ardeur des tourtereaux : Marie a en effet promis d’épouser un soldat du régiment. Tonio et Sulpice se querellent, interrompus par l’entrée d’Hortensius et de la Marquise.

La Marquise désire regagner son château de Berkenfield et a besoin d’une escorte. En entendant ce nom, Sulpice réagit immédiatement. On découvre que Marie est en fait la nièce disparue de la Marquise, fruit des amours de sa sœur avec le capitaine Robert. Venue faire la paix avec Sulpice, Marie est mise au courant de ce retournement. La Marquise lui enjoint de la suivre au château, où elle compte en faire une jeune femme convenable. Au son du tambour, le régiment se rassemble (n° 5, chœur «Rataplan ! rataplan ! rataplan !»). Entre Tonio en uniforme, survolté : il s’est enrôlé dans le régiment et peut désormais prétendre à la main de Marie (n° 6, cavatine «Ah ! mes amis, quel jour de fête / Pour mon âme quel destin»). Le régiment accepte de lui donner la main de Marie. Mais Sulpice douche son enthousiasme en lui annonçant le départ prochain de Marie. Les amoureux se disent adieu en larmes, et tout le régiment pleure avec eux le départ de sa fille (n° 7, romance et finale «Il faut partir ! / Ô douleur ! ô surprise !»).

 

Acte II

La Marquise a décidé de donner sa nièce en mariage à Scipion, le fils de la Duchesse de Crapentorp, et le notaire est venu rédiger le contrat. Marie, à laquelle la Marquise a inculqué tant bien que mal les bonnes manières, n’a accepté cette union que du bout des lèvres. Entre Sulpice, qui récupère au château d’une mauvaise blessure reçue trois mois plus tôt. Marie se présente devant la Marquise pour sa leçon de chant, où elle doit interpréter une romance de Pierre-Jean Garat, Les Amours de Cypris. Mais, à l’effarement de sa tante, la jeune fille truffe son air de jurons et de bribes du Chant du régiment. À l’évidence, son ancien mode de vie lui manque et qu’elle n’a pas pleinement adopté le nouveau (n° 8, trio «Le jour naissait dans le bocage»). Resté seul avec Marie, Sulpice tente en vain de la convaincre que son mariage prochain est un sort enviable et que Tonio l’a vraisemblablement oubliée ; mais il n’y croit pas lui-même. Tandis qu’Hortensius annonce à Sulpice qu’un soldat gradé vient de se présenter au château, Marie chante sa peine, résignée à accepter le sort que sa tante lui a réservé ; entendant au dehors une musique militaire, elle retrouve sa joie et l’exprime dans une brillante cabalette à la gloire de la France, bientôt rejointe par ses anciens camarades (n° 9, cavatine «Par le rang et par l’opulence / Salut à la France»).

Le soldat gradé est bien sûr Tonio, qui a gagné ses galons de lieutenant. Tonio, Sulpice et Marie savourent leurs retrouvailles (n° 10, trio «Tous les trois réunis»). Alors que Marie et Sulpice sont saisis de tristesse à l’idée que Marie ne pourra jamais épouser Tonio, celui-ci leur déclare qu’il a appris d’un oncle un secret qu’il doit taire encore, mais qui pourrait sauver la situation. L’entrée de la Marquise interrompt la discussion. Offusquée de trouver sa nièce en présence d’un militaire, elle veut le chasser : Marie doit signer son contrat de mariage dans une heure. Tonio avoue alors à la vieille dame l’amour qu’il éprouve pour Marie et lui demande sa main (n° 11, romance «Pour me rapprocher de Marie»). Marie avoue que cet amour est réciproque, mais la Marquise ne veut rien entendre et chasse Tonio. Celui-ci dévoile alors son secret : la Marquise n’a jamais eu de sœur, et Marie ne peut donc être sa nièce. La Marquise ordonne à Marie de rentrer dans ses appartements et congédie Tonio. Restée seule avec Sulpice, elle lui dévoile la vérité : Tonio dit vrai, c’est elle-même qui a eu avec Robert cette enfant illégitime qu’elle a dû abandonner. Le prestigieux mariage qui attend Marie est l’unique moyen de rendre à la jeune fille honneur, nom et fortune. Sulpice essaie en vain d’expliquer à la Marquise que le bonheur de Marie est ailleurs. Il est à présent l’heure de signer le contrat. Mais Marie tarde à se présenter, et la Duchesse de Crapentorp et le notaire s’impatientent. Sulpice part la chercher et, pour la décider, lui révèle qu’elle est en fait la fille de la Marquise. Prise de piété filiale, Marie se résout à rejoindre le destin que lui a choisi sa mère. Menés par Tonio, les soldats font alors irruption. Ils révèlent aux invités que Marie n’a d’autre père que le régiment, dont elle fut jadis la vivandière. Marie s’apprête malgré tout à apposer la signature fatale. Mais sa mère, saisie par l’émotion, retient son bras et désigne Tonio comme son mari. La Duchesse et ses invités quittent les lieux, outrés, tandis que les soldats célèbrent l’amour et la France (n° 12, final «Mais, ô ciel ! quel bruit ! quels éclats ! / Au secours de notre fille / Salut à la France !».

 Claire Delamarche.

Quelques mots avec Regula Mühlemann

Regula Mühlemann

Cette production est une première pour vous à plus d’un titre… Alors, tout d’abord : comment vous préparez-vous pour un nouveau rôle ? 

Pour commencer, je m’assois toujours au piano et j’apprends seule ce nouveau rôle. Dès le début, j’essaie de tenir compte d’un maximum de nuances et de faire très attention à la prononciation. Dans un second temps, je m’adresse à des enseignants qui connaissent très bien la partition et son style. Avec leur aide, je termine le processus d’apprentissage et je peaufine mon rôle. Dans ce cas précis, pour La Fille du régiment, je prévois de le faire à l’automne prochain, lorsque je passerai une longue période dans un environnement français, pendant une production de La Flûte enchantée à Paris. 

 

Avez-vous déjà chanté La Fille du régiment et quel est votre répertoire actuel ? 

Je n’ai jamais chanté cet opéra auparavant et je suis donc extrêmement enthousiaste à l’idée d’apprendre ce rôle pour mes débuts à Monte-Carlo. Après avoir chanté Adina de L’elisir d’amore, il sera intéressant d’apprendre à connaître le Donizetti « français ». Récemment, j’ai chanté beaucoup de Mozart, ainsi que Gilda de Verdi, et je me sens très à l’aise dans ces rôles de soprano relativement légers avec coloratures. 

 

Avec Javier Camarena, vous avez à vos côtés l’un des Tonio les plus célèbres de notre époque…

Je suis très honorée de chanter ma première Marie aux côtés de quelqu’un d’aussi merveilleux et d’aussi expérimenté que Javier Camarena. Je l’admire beaucoup et je suis sûre que je peux beaucoup apprendre de lui. 

 

Connaissez-vous l’Opéra de Monte-Carlo ? 

Ce qui est certain, c’est que je suis très excitée à l’idée de chanter pour la première fois à l’Opéra de Monte-Carlo ! Pour l’instant, je ne connais ce théâtre qu’au travers de photos, où il paraît magnifique. J’ai hâte d’y être et de monter sur scène, dans un nouveau rôle fantastique et aux côtés de collègues merveilleux.

Le contexte historique

D’un échec naissent souvent de belles choses, et Gaetano Donizetti en savait quelque chose. En 1838, le compositeur bergamasque brille seul au firmament de l’opéra italien : Gioachino Rossini a pris une retraite prématurée en 1829, et Vincenzo Bellini est mort tout aussi prématurément en 1835. Un jeune homme de 25 ans est certes dans les starting-blocks : Giuseppe Verdi. Mais son premier opéra, Oberto, conte di San Bonifacio, ne sera créé qu’en 1839, avec un succès encore discret ; il faudra attendre 1842 et la création de Nabucco pour qu’il éclipse définitivement tous ses rivaux. En 1838, donc, Donizetti semble intouchable. À 40 ans, il compte déjà cinquante-sept opéras, parmi lesquels des chefs-d’œuvre comme Anna Bolena (1830), L’elisir d’amore (1832), Lucrezia Borgia (1833), Lucia di Lammermoor et Maria Stuarda (1835) ou encore Roberto Devereux (1837). Cela ne l’empêche pas de voir son cinquante-huitième ouvrage, Poliuto, inspiré par le Polyeucte de Racine, refusé par la censure napolitaine. Ajoutons le décès de sa femme, le suicide du ténor qui s’apprêtait à créer Poliuto et la déception de ne pas avoir obtenu la direction du Collège royal de musique de Naples, où il enseigne depuis 1834. Plus rien donc ne le retient dans la capitale des Deux-Siciles, où il s’est installé à son mariage, en 1824.

Donizetti part donc pour Paris, où il a déjà pu tester sa popularité : en 1835, à l’invitation de Rossini, il a fait jouer au Théâtre des Italiens Marino Faliero, ce qui lui a valu l’octroi de la Légion d’honneur par le roi Louis-Philippe. Dans la capitale française, les perspectives sont alléchantes : l’Académie royale de musique (alias l’Opéra de Paris) lui a passé deux commandes (La Favorite en 1840 et Les Martyrs, adaptation de Poliuto, l’année suivante), le Théâtre de la Renaissance lui réclame également deux ouvrages (ce seront Lucie de Lammermoor, adaptation française de Lucie de Lammermoor, en 1839 et l’année suivante L’Ange de Nisida, non représenté pour cause de faillite du théâtre), le Théâtre des Italiens affiche la création française de Lucrezia Borgia (rhabillé en La rinegata pour contourner la censure) et l’Opéra-Comique, ne voulant pas être en reste, lui a proposé un ouvrage sur un livret de Vernoy de Saint-Georges et Bayard, notre Fille du régiment. Ainsi Donizetti a-t-il pris d’assaut les quatre principales scène lyriques parisiennes – ce qui fera écrire à Hector Berlioz, au lendemain de la création de La Fille du régiment (Journal des débats du 16 février 1840) : «M. Donizetti a l’air de nous traiter en pays conquis, c’est une véritable guerre d’invasion. On ne peut plus dire : les théâtres lyriques de Paris, mais seulement les théâtres lyriques de M. Donizetti

La création a lieu le 11 février 1840 au Théâtre des Nouveautés, où la troupe de l’Opéra-Comique a élu provisoirement domicile après le premier des deux incendies qui ont ravagé la salle Favart. L’accueil est mitigé, et la critique divisée mène un combat en rang serré. En première ligne des opposants figure Hector Berlioz, encore aigri de l’échec que vient de subir son Benvenuto Cellini à l’Académie royale de musique, quelques mois après avoir été rejeté par ce même Opéra-Comique. Il charge, dans l’article déjà cité plus haut : «La partition de La Fille du Régiment est donc tout-à-fait de celles que ni l’auteur ni le public ne prennent au sérieux. Il y a de l’harmonie, de la mélodie, des effets de rythme, des combinaisons instrumentales et vocales ; c’est de la musique, si l’on veut, mais non pas de la musique nouvelle. L’orchestre se consume en bruits inutiles, les réminiscences les plus hétérogènes se heurtent dans la même scène, on retrouve le style de M. Adam côte-à-côte avec celui de M. Meyerbeer.»

La Fille du régiment prendra vite sa revanche à l’Opéra-Comique, fêtant sa cinq centième représentation en 1871 et sa millième en 1914. Parallèlement, la version italienne créée à la Scala de Milan 30 octobre 1841 (La figlia del reggimento) prend elle aussi son envol ; elle gagne rapidement les États-Unis (sauf la Louisiane, où l’on présente l’ouvrage en français) et le Royaume-Uni, portée par des stars comme Jenny Lind, Henriette Sontag et Adelina Patti. Dans la première moitié du xxe siècle, Toti dal Monte prête son talent à Marie. Au Metropolitan Opera de New York, l’ouvrage est repris en 1940 avec dans le rôle-titre la Française Lily Pons alors que la guerre fait rage en Europe. Quelques mesures de la Marseillaise viennent se rajouter à la reprise du «Salut à la France» dans les dernières mesures de l’opéra, et Pons fait sensation en brandissant alors un drapeau tricolore paré d’une croix de Lorraine. Après quelques décennies d’éclipse, La Fille du régiment reviendra en fanfare grâce à Joan Sutherland, qui ressuscitera l’ouvrage à Covent Garden en 1966.

Claire Delamarche

À la gloire du contre-ut

Plus que tout autre «opéra de ténor», La Fille du régiment est affaire de contre-ut. En France, au début du xixe siècle, la mythique note suraiguë était incarnée par un chanteur, Adolphe Nourrit, qui les produisait comme les hautes-contre de l’époque baroque et classique, à savoir en voix de tête. Il jouissait d’une gloire inégalée jusqu’à ce qu’en 1836 l’Académie royale de musique engage à ses côtés un rival, Gilbert Duprez, qui produisait cette note à l’italienne, c’est-à-dire de poitrine. L’affront était d’autant plus insupportable que Duprez fit ses débuts en reprenant le rôle qui couronnait la carrière de Nourrit, Arnold dans le Guillaume Tell de Rossini, créé quelques semaines plus tôt. Incapable nerveusement de soutenir cette rivalité, Nourrit s’installa à Naples dans le double but s’y conquérir cet ut de poitrine et de s’y refaire une carrière. C’est pour lui que Donizetti avait conçu le rôle-titre de Poliuto. L’interdiction de l’ouvrage fit définitivement basculer son esprit, et il se défénestra – événement tragique qui donna à Donizetti l’impulsion décisive pour quitter Naples. Poliuto renaquit sous les habits des Martyrs, porté par le ténor florentin Carlo Baucardé. Mais le souvenir de Nourrit n’a-t-il pas perduré dans ces contre-ut qui fleurissent dans le second volet (cabalette) de la cavatine de Tonio «Ah ! mes amis, quel jour de fête / Pour mon âme quel destin», dans le finale de l’acte I ? Ils sont pas moins de huit, groupés par paire, qui font de cet air l’«Everest» des ténors. Sans compter un neuvième sur la cadence finale ; il n’est pas écrit mais le public l’attend avec autant d’impatience que le soliste, qui traditionnellement le tient en un long point d’orgue.

Marie n’est pas en reste. Dès sa première apparition, le duo «Au bruit de la guerre» avec Sulpice, elle a deux contre-ut (plus ceux que la chanteuse ne manquera pas d’ajouter) ; mais c’est tout ce morceau qui est un feu d’artifice vocal, avec ses aigus et sa virtuosité, et ce pittoresque final où Marie exprime son instinct militaire en imitant le cornet et le tambour («Rataplan, rataplan, rataplan…»). Le morceau le plus spectaculaire de la soprano – la cabalette «Salut à la France !» qui, avec ses accents de yodel tyrolien, couronne sa cavatine de l’acte II, «Par le rang et par l’opulence» – culmine officiellement au si bémol aigu ; mais il est d’usage que les cantatrices s’en donnent à cœur joie dans le second couplet déjà chargé de vocalises, pour briller elles aussi sur des contre-ut, voire des contre-mi bémol (deux petites marches en-dessous des célèbres contre-fa de la Reine de la Nuit, dans La Flûte enchantée de Mozart).

Claire Delamarche

Dans le moule de l’opéra-comique

Les pyrotechnies vocales ne sont qu’une part du charme de La Fille du régiment. Pour se couler dans le moule de l’opéra-comique, Donizetti mêle avec habileté la virtuosité et le lyrisme, l’élégance et la trivialité, le pittoresque et le sentimental. Le public de l’Opéra-Comique est familial, les mères y mènent leurs filles à marier, et il faut à la fois les divertir et les nourrir de bons sentiments (en 1875, Carmen épouvantera les directeurs de la maison, puis le public par sa sensualité brûlante et sa fin tragique). L’intrigue doit être simple, les émotions clairement dessinées, la musique facilement mémorisable, et une touche exotique ajoute aux atouts.

La Fille du régiment coche toutes les cases. L’ouverture plante le décor musical, comme le faisait celle de Guillaume Tell onze ans plus tôt. Elle s’ouvre par un solo de cor qui a tout d’un cor des Alpes ; elle se poursuit avec des gazouillis d’oiseaux et des échos de yodel, ce chant passant incessamment de la voix de poitrine à celle de tête que l’on entend dans les Alpes suisses et tyroliennes : à n’en point douter nous sommes dans les Alpes, et plusieurs autres passages auront ce petit écho de yodel… y compris le «Salut à la France» ! Puis cette ouverture fait entendre le tambour militaire et une marche, dans laquelle on reconnaît le futur Chant du régiment («Chacun le sait»). Voici pour la couleur locale.

Pour émoustiller les jeunes filles de bonne famille, les soldats et leur vivandière déploieront un langage peu châtié (la différence la plus visible entre l’opéra-comique et le grand opéra, seul genre admis à l’Académie royale de musique, est que le premier intègre des dialogues parlés interdits dans le second). Les mélodies, toujours aisément fredonnables, s’impriment d’autant plus durablement dans la mémoire que les airs, ensembles et chœurs adoptent souvent une forme à couplets et que les plus symboliques (le «Rataplan», le Chant du régiment, le «Salut à la France») font l’objet de redites. Tonio et Marie ont toutefois chacun un air double «à l’italienne», c’est-à-dire avec une première partie lyrique, le cantabile, où ils peuvent déployer le velouté de leur voix et une seconde, la cabalette, où ils déploient leur brio vocal (et leurs suraigus) ; ces deux airs (respectivement «Ah ! mes amis, quel jour de fête / Pour mon âme quel destin» et «Par le rang et par l’opulence / Salut à la France») sont désignés dans l’ouvrage sous le terme de cavatine.

Les auteurs n’hésitent pas à ménager quelques passages cocasses, le plus marquant étant le trio de l’acte II «Le jour naissait dans le bocage» où la Marquise s’évertue à faire répéter à Marie une authentique romance de Pierre-Jean Garat, Les Amours de Cypris. Mais chassez le naturel… et les jurons troupiers reviennent au galop ! La vieille dame frôle la crise de nerfs quand les bonnes manières si durement inculquées sont balayées par l’entrain irrésistible des chants militaires susurrés par Sulpice.

Le dernier ingrédient obligé, dans la potion de l’opéra-comique, est le sentimental. Il atteint un sommet dans le final de l’acte I, plus précisément dans le mouvement lent central, la romance où Marie dit adieu à Tonio et au régiment. Avec son solo de cor anglais, sa tonalité mineure, ses cordes en rythme ternaire faisant office de grande guitare et les appogiatures douloureuses de sa mélodie, il évoque l’air de Nemorino «Una furtiva lagrima», dans L’elisir d’amore. La parenté n’est pas saugrenue : désigné comme un melodramma giocoso (mélodrame joyeux), cet ouvrage italien repose sur une pièce d’Eugène Scribe, grand pourvoyeur de livrets d’opéras-comiques, et marche comme ce genre sur le fil entre rire et larmes, mais toujours avec pudeur. Car c’est bien là que réside l’esprit de l’opéra-comique : on pleure un peu mais on sèche vite ses yeux, on rit beaucoup mais avec politesse et l’on ne conserve à la fin du spectacle que l’impression d’un divertissement revigorant. Cet esprit de l’opéra-comique, le critique anglais Henry Chorley (1808-1872) le releva avec justesse quand il vit La Fille du régiment : «C’est léger, c’est familier, c’est entraînant, c’est tout ce que les pédants trouvent facile à condamner

Claire Delamarche