Malkovich - Bartoli Their Master’s Voice
Musiques de Porpora, Haendel, Vivaldi, entre autres…
Création, en coproduction avec le Printemps des Arts de Monte-Carlo
Des héros de Métastase incarnés par les castrats jusqu’aux innombrables rôles travestis dont le répertoire romantique abonde, on peut dire qu’à l’opéra, le genre est une notion fluide. En plein XVIIIe siècle, personne ne s’étonnait que rois et dieux soient incarnés par des voix aux sonorités évanescentes, ni que, plus tard, le fougueux Chérubin des Noces de Figaro s’exprime grâce aux couleurs chatoyantes du timbre d’un mezzo-soprano.
Their Master’s Voice est un concept né d’un désir partagé : celui de deux artistes qui s’estiment, John Malkovich, l’inoubliable Valmont des Liaisons dangereuses de Stephen Frears, et Cecilia Bartoli, artiste toujours en quête de réinvention. Lors de ce spectacle, on verra le compositeur et maître de musique des plus grandes voix de son temps, Nicola Porpora, se confronter à ses prestigieux élèves, Farinelli et Caffarelli. À la fois narration théâtrale et fête musicale, avec les grands airs pour castrat de l’ère baroque, ce « duel de genres » nous en dira plus sur le compositeur-pédagogue et son apport primordial à la gloire de ces chanteurs aux voix d’anges. Le réalisateur et metteur en scène autrichien Michael Sturminger aura la charge de concevoir ce spectacle sur mesure, présenté après Monte-Carlo lors de la tournée Barocchissimo à la Staatsoper de Vienne.
LES MUSICIENS DU PRINCE – MONACO
MAÎTRES D’ŒUVRE
Direction musicale
Gianluca Capuano
Assistant à la direction musicale
Davide Pozzi
Mise en scène
Michael Sturminger
Assistant à la mise en scène
Fabio Andrea Rickenmann
Décors, costumes & vidéos
Renate Martin & Andreas Donhauser
Assistant aux costumes
Sabine Schlemmer
Lumières
Benoit Vigan
Chef de chœur
Stefano Visconti
Chef de chant
Aurelio Scotto
SOLISTES
Mezzo-soprano
Cecilia Bartoli
Comédien
John Malkovich
Comédienne
Emily Cox
Contre-ténor
Philipp Mathmann
CHŒUR DE L’OPÉRA DE MONTE-CARLO
Chef de chœur
Stefano Visconti
Consultant pour l’organisation musicale & assistant chef de chœur
Aurelio Scotto
Régisseuse du chœur & bibliothécaire
Colette Audat
Sopranos I
Galia BAKALOV
Chiara IAIA
Felicity MURPHY
Sopranos II
Rossella ANTONACCI
Letizia PIANIGIANI
Laura Maria ROMO CONTRERAS
Mezzo-sopranos
Teresa BRAMWELL-DAVIES
Suma MELLANO
Federica SPATOLA
Altos
ORNELLA CORVI
Catia PIZZI
Rosa TORTORA
Ténors I
Lorenzo CALTAGIRONE
Domenico CAPPUCCIO
Nicolo LA FARCIOLA
Ténors II
Pasquale FERRARO
Adolfo SCOTTO DI LUZIO
Salvatore TAIELLO
Barytons
Vincenzo CRISTOFOLI
Luca VIANELLO
Basses
Przemyslaw BARANEK
Paolo MARCHINI
Edgardo RINALDI
Matthew THISTLETON
LES MUSICIENS DU PRINCE-MONACO
Premiers violons
Thibault NOALLY
Ágnes KERTÉSZ
Andrea VASSALLE
Anna URPINA RIUS
Roberto RUTKAUSKAS
Muriel QUISTAD
Seconds violons
Nicolas MAZZOLENI
Reyes GALLARDO
Francesco COLLETTI
Svetlana FOMINA
Laura CAVAZZUTI
Altos
Diego MECCA
Bernadette VERHAGEN
Patricia GAGNON
Elisa IMBALZANO
Violoncelles
Robin Geoffrey MICHAEL
Emilie WALLYN
Antonio Carlo PAPETTI
Guillaume FRANCOIS
Contrebasses
Roberto FERNÁNDEZ DE LARRINOA
Clotilde GUYON
Trompette
Thibaud ROBINNE
Hautbois
Pier Luigi FABRETTI
Théorbe
Elisa LA MARCA
Basson
Benny AGHASSI
Flûte
Jean-Marc GOUJON
Clavecins
Davide Pozzi
Gabriele Levi
Percussions
Paolo Nocentini
PERSONNEL DE SCENE
Directeur de scène
Xavier Laforge
Régisseur principal
Nicolas Payan
Régisseur lumières
Enza d’Auria
Régisseur sur-titrage
Sarah Caussé
Régisseur orchestre
Nicolas Payan
Assistant régisseur orchestre
Gleb Lyamenkov
TECHNIQUE
Directeur technique
Carlos Proenza
Responsable du bureau d’études
Nicola Schmid
Chef machiniste
Carlo Grenier
Olivier Kino
Sous-chefs machinistes
Yann MOREAU
Franck SATIZELLE
Techniciens de plateau
Morgan Dubouil
Jean-François Faraut
Jean-Philippe Faraut
Schama Imbert
David M’Bappé
Khalid Negraoui
Chef électricien-vidéo
Benoit Vigan
Chef électricien adjoint
Gaël LE MAUX
Techniciens lumière
Nicolas Alcaraz
Guillaume Bremond
Grégory CAMPANELLA
Marine Genna
Laurent RENAUX
Pupitreurs
Dylan CASTORI
Grégory MASSE
Responsable audio/vidéo
Benjamin GRUNLER
Techniciens vidéo
Aron Malek
Felipe MANRIQUE
Chef accessoiriste
Audrey MORAVEC
Accessoiristes
Roland Biren
Charline Torres
Chef costumière-habilleuse
Eliane Mezzanotte
Chef costumière-habilleuse adjointe
EMILIE BOUNEAU
Sous-chef costumière-habilleuse adjointe
Véronique TETU
Habilleurs
Christian CALVIERA
Nadine CIMBOLINI
Karinne Martin
Roxane Avello
Chef perruquière-maquilleuse
Déborah Nelson
Chef perruquière-maquilleuse adjointe
Alicia Bovis
Perruquiers
Marilyn RIEUL
Maquilleurs
Sophie KILIAN
Agnès LOZANO
Francine RICHARD
Patricia ROCHWERG
BILLETTERIE
Responsable billetterie
Virginie Hautot
Responsable adjointe billetterie
Jenna Brethenoux
Service billetterie
Ambre Gaillard
Dima Khabout
Assmaa Moussalli
ANTONIO VIVALDI (1678-1741)
Ouverture - Nr 5 en Si bémol majeur RV379 III Allegro - Thibault Noally (violon)
GIOVANNI BATTISTA PERGOLESI (1710-1736)
Confitebor tibi domine « Confessio » - chœur, Philipp Mathmann
ANTONIO VIVALDI
Farnace « Gelido in ogni vena » - Cecilia Bartoli
GEORG FRIEDRICH HAENDEL (1685-1759)
Jephtha « How dark, O Lord, are thy decrees » - chœur
Amadigi di Gaula « Desterò dall’empia » - Cecilia Bartoli, Philipp Mathmann, Thibaud Robinne (trompette), Pier Luigi Fabretti (hautbois)
AGOSTINO STEFFANI (1654-1728)
Niobe, regina di Tebe « Amami, e verdrai » - Cecilia Bartoli, Philipp Mathmann, Elisa La Marca (théorbe)
GEORG FRIEDRICH HAENDEL
Orlando Furioso « Sol da te, mio dolce amore » - Cecilia Bartoli, Jean-Marc Goujon (flûte)
GEORG FRIEDRICH HAENDEL
Semele
« Avert these omens! » - chœur
« Ah me! Too late I now repent » - Cecilia Bartoli
« Oh, terror and astonishment » - chœur
Ariodante « Battaglia » - orchestre
GIOVANNI BATTISTA PERGOLESI
Stabat mater « Quando corpus » - Cecilia Bartoli, Philipp Mathmann
GEORG FRIEDRICH HAENDEL
Il Trionfo del Tempo e del Disinganno « Lascia la spina » - Cecilia Bartoli
CLAUDIO MONTEVERDI (1567-1643)
L’incoronazione di Poppea « Pur ti miro »
John Malkovich
Êtes-vous déjà venu à l’Opéra de Monte-Carlo ?
Nous avons joué The Infernal Comedy au Palais Garnier à Paris et j’ai d’agréables souvenirs de cette merveilleuse maison d’opéra, je suis donc impatient de me retrouver sous l’autre toit de Garnier.
Vous apparaissez régulièrement dans des créations de pièces où la musique joue un rôle important, notamment dans le projet Casanova. Quels sont les défis particuliers que vous devez relever dans ce genre de pièces – outre le fait qu’elles sont de conception nouvelle ?
En tant qu’acteur, vous devez être conscient que la musique sera toujours plus forte que tout ce que vous pouvez faire sur une scène. Il vaut mieux traverser un mur de briques que de jouer contre la musique, c’est pourquoi j’aime jouer avec elle.
Est-ce différent pour vous de travailler avec des musiciens ?
Travailler avec des musiciens et des chanteurs est un défi fascinant que j’ai relevé de plus en plus souvent au cours des quinze dernières années et l’exercice est toujours aussi étonnant et gratifiant.
Qu’attendez-vous d’une nouvelle collaboration avec Cecilia Bartoli ?
J’ai bon espoir de me trouver tout près de Cecilia lorsqu’elle chantera. Je n’ai pas besoin d’expliquer à quel point ce sera un cadeau merveilleux. Je tournerais volontiers les pages de sa partition, mais comme elle connaît toujours sa musique par cœur, j’ai dû imaginer autre chose.
Aimeriez-vous être musicien vous-même, et si oui, de quel instrument joueriez-vous ?
Bien que j’aie rêvé de chanter dans le chœur de garçons de Vienne dans mon enfance, j’ai fini par me rendre compte que la musique se portait mieux sans moi.
Qu’est-ce qui vous attire dans Porpora et son époque ?
La beauté céleste de la musique dont nous avons hérité et l’histoire des esprits à la grande époque du Siècle des Lumières et de la raison, qui a souffert d’autant de contradictions que notre époque actuelle.
Comment voyez-vous le dilemme entre l’art merveilleux du XVIIIe siècle, dont nous jouissons aujourd’hui, la vie souvent fastueuse des castrats et le contraste douloureux avec les dommages physiques irréparables qui leur ont été infligés dans leur enfance ?
Il n’est pas de mon ressort de dire quelque chose de substantiel sur ces pratiques horribles infligées aux enfants, si ce n’est à quel point l’Homme peut s’éloigner de l’Humanité.
Pouvez-vous nous dire en quelques mots quel sera le sujet de cette pièce de théâtre ?
Michael [ndlr : Sturminger] travaille encore sur la pièce et nous sommes constamment en discussion à ce sujet, mais si vous me demandez si je peux vous en dire quelques mots, je suis désolé, non, je ne peux pas !
Le rideau s'ouvre sur la première répétition d'un nouveau projet d'opéra, en l'occurrence un pasticcio peu conventionnel conçu par un contre-ténor américain à la retraite, Jeffrey Himmelhoch, en hommage à son idole de toujours, le célèbre castrat Farinelli, superstar du XVIIIe siècle.
Pendant les répétitions, dirigées par la jeune metteuse en scène Rosie Blackwell, Jeff est constamment en désaccord avec leur déroulement et se plaint des conditions de travail qui lui ont été imposées par le théâtre. Lorsqu’il était une star mondiale dans les années quatre-vingt et quatre-vingt-dix, l’époque lui était bien plus favorable.
Pendant que Jeff tente de combiner les plus belles pages musicales de l'histoire de l'opéra baroque avec l'histoire personnelle, tragique, héroïque et emblématique de son idole Farinelli, Rosie essaie de soulever des questions plus contemporaines sur le genre et l'identité au travers de son assertion : «l'art n'a pas de genre».
Pour son spectacle, Jeff a invité un jeune contre-ténor, Lukas Dahlberg, à jouer la vie du jeune castrat et cherche désespérément une mezzo-soprano ayant une voix suffisamment étendue dans l’aigu pour pouvoir se confronter à la tessiture vocale de Farinelli. Comme de telles voix ne se trouvent que par miracle, nous ne pourrons jamais nous expliquer ni même comprendre avec certitude la miraculeuse apparition de l'incroyable Maddalena Cigno, la cantatrice qui sauve Their Master’s Voice.
Michael Sturminger