Monteverdi L’Orfeo
Favola in musica en cinq actes
Musique de Claudio Monteverdi (1567-1643)
Livret d’Alessandro Striggio
Création : Mantoue, Théâtre de la Cour, 24 février 1607
Première à l’Opéra de Monte-Carlo
Production Associazione Grupporiani Carlo Colla & Figli, Comune di Milano – Teatro Convenzionato
Remonter jusqu’à la source de l’art lyrique et faire représenter son œuvre la plus emblématique pour la première fois sur la scène de l’Opéra de Monte-Carlo ne pouvait se faire que de manière inattendue. Grâce à la presque deux fois centenaire compagnie de marionnettes milanaise Carlo Colla & Figli, héritière de la plus pure tradition italienne, L’Orfeo, créé en l’an 1607, apparaîtra pour la première fois à Monte-Carlo sous une forme pouvant séduire les mélomanes les plus exigeants jusqu’au jeune public. Gianluca Capuano dirigera les Musiciens du Prince ainsi qu’une belle distribution particulièrement rompue aux arcanes de la musique ancienne. Placés en fosse, ils se feront les voix des marionnettes à fils, lesquelles évolueront dans un antique carrousel de toiles peintes et seront animées par une armée de marionnettistes, cachés dans la pénombre, incroyables de précision et de délicatesse. Cette manière de présenter un opéra se révèle un véritable enchantement, relié à nos rêves d’enfant et capable de combler les attentes d’un large public.
LES MUSICIENS DU PRINCE – MONACO

Gianluca Capuano
Pouvez-vous décrire l’importance des Musiciens du Prince – Monaco et votre travail avec eux ?
Pour un chef d’orchestre, pouvoir travailler régulièrement avec un orchestre spécifique, qui plus est un orchestre dont nous choisissons nous-mêmes les musiciens et dont l’effectif peut s’adapter au répertoire, est un privilège absolu. J’ai à ma disposition un instrument d’une grande souplesse, qui répond aux exigences les plus élevées pour concrétiser nos principes esthétiques. Je suis fier de penser qu’avec Cecilia Bartoli et les Musiciens du Prince, nous ajoutons un chapitre important à l’histoire de l’interprétation musicale, notamment en ce qui concerne Haendel, Mozart, Gluck ou Rossini. Un travail considérable a déjà été mené par les ensembles sur instruments anciens. Mais très peu d’entre eux travaillent de manière aussi systématique et à un niveau aussi élevé dans le domaine de l’opéra du xixe siècle, en particulier le mélodrame italien. L’utilisation d’instruments d’époque dans ce répertoire suscite encore beaucoup d’appréhension. Pourtant, si l’on utilise des cordes en boyau ou des instruments à vent d’époque, le chant devient merveilleusement intelligible, les mots trouvent une correspondance parfaite dans l’articulation des instruments, scène et fosse entrent en dialogue plutôt qu’en rivalité.e.
Avec notre nouvelle production de Monteverdi, vous aventurez-vous pour la première fois au XVIIe siècle ?
En 2023, nous jouerons la pièce qui marque le point d’origine de toute l’histoire de l’opéra : L’Orfeo de Monteverdi. En fait, j’ai passé toute ma « première vie » à étudier et interpréter la musique italienne du xviie siècle, donc rien de nouveau pour moi. Mais je suis très heureux de collaborer à nouveau avec la compagnie de marionnettes à fils Carlo Colla & Figli et d’associer les Musiciens du Prince à ce projet. J’attends avec impatience le moment où je pourrai partager avec eux mes idées sur la musique de Monteverdi.
Comment et quand avez-vous rencontré Cecilia Bartoli ?
La rencontre avec Cecilia Bartoli a marqué un tournant dans ma carrière. J’ai d’abord travaillé avec elle en tant que continuiste et chef de choeur, puis à partir de 2016 en tant que chef d’orchestre pour tous ses projets. Apprendre d’une artiste de ce calibre, mais aussi développer des projets avec elle est
absolument unique. Nous partageons une passion pour la recherche musicologique autant que pour le théâtre musical, ainsi que la grande énergie qui se dégage de tout ce que nous faisons.
Une réflexion sur les nouvelles fonctions de Cecilia en tant que directrice de théâtre ?
Cela laissera une trace dans le temps.